Thursday, October 08, 2015

Optimistic Panorama Optimiste GRAHAM HALL


























Optimistic Panorama Optimiste  GRAHAM HALL
Vernissage Thursday Oct 15, 2015

Les nombreux pavillons des expositions universelles de 1967 à Montréal et de 1970 à Osaka étaient des visions d'un futur plein de possibilités. Pourtant, aucun n'a été conçu pour survivre plus longtemps que la durée de l'événement. Très peu d'entre eux demeurent intacts, et ceux qui le sont semblent évoquer une époque qui n'a jamais réellement existé, à laquelle on n'aurait aspiré que le temps d'un bref moment. Nous nous remémorons cette période où tout était possible avec admiration et nostalgie. Nous la voyons en rose, débordante d'innocence et de bienveillance, alors que sa réalité était plutôt celle de la dégénérescence environnementale, des désastres économiques, de la guerre froide, de la corruption politique et du désordre social planétaire. Ces mêmes réalités persistent encore aujourd'hui, et semblent même s'être amplifiées dans l'imaginaire collectif. Cette impression est peut­être seulement due à notre manque de recul. Aujourd'hui, la désillusion semble être devenue un automatisme, l'optimisme et l'idéalisme appartenant à une époque révolue de naïveté crédule.
L'inventivité aussi semble être dépassée. Il est très à la mode de faire un spectacle de combien on est au courant des innombrables atrocités qui se produisent dans le monde. Pourtant, les artistes du passé dont nous admirons toujours l'avant­gardisme avaient à composer avec des éléments semblables : le totalitarisme, la guerre industrielle, des inégalités sociales inimaginables, le joug de la religion et l'effondrement total de l'ordre social. À travers le brouillard de l’adversité, ces visionnaires arrivaient à entrevoir un nouveau point de départ, et, au lieu de se lamenter de l'obscurité ambiante, ils ont cherché à faire renaitre la lumière. Ils savaient que c'est dans les décombres qu'on trouve de la place pour construire.
Nous réagissons passivement aux malheurs qui nous entourent. S'imaginer quelque chose implique une action, la nécessité d'envisager des possibles, même s'ils nous semblent chimériques. Parce que sans des perspectives positives, nous nous noyons dans un océan d'autocritique et de morosité.
Dans ce corpus, je fais écho aux modernistes, sans vouloir les copier gratuitement. Les géométries de Rodchenko, Schwitters, Klee, DeLaunay et des futuristes russes y sont. Il y a des relents du graphisme ésotérique, comme si ces images étaient plus que la somme de leurs parties. Elles ont quelque chose de théosophique.
Un pont est ainsi créé à travers le 20e siècle, constitué de visions d'avant­guerre et d'hallucinations de l'époque psychédélique, de rêveries romantiques et d'aspirations d'une conscience planétaire en paix. En somme, un pont soutenu par l'espoir et le rejet du cynisme.
Ces oeuvres représentent un plaidoyer pour une conspiration du bonheur, pour l'amour et une acceptation des imperfections, pour une utilisation de la débrouillardise qui nous élève au­dessus de nos différences. Au­dessus de la politique et de la religion, jusque dans la sphère de la vitalité de l'esprit. C'est une vision intrinsèquement utopique, mais bâtie sur une structure de réalisme. C'est une ode à l'optimisme et à lespoir.

OPTIMISTIC PANORAMA

The pavilions in Montreal and Osaka of Expos ‘67 and ‘70 were visions of a future of possibility, yet none were built to last beyond the term of the event. Only a very few survive, and those that do not live on only in photographs which seem to evoke a time and place that almost never was, that was aspired to for the blink of an eye. We look back on these things with admiration and positive nostalgia for a time when things seemed possible. We cast the era as golden and innocent, when we know full well the ravages of environmental degradation, economic disaster, cold war frost, political corruption and violent social upheaval that spread their pall across the globe at the time. The same conditions exist today, seemingly amplified, but perhaps only so seeming, because we have not the advantage of hindsight on our current position. Yet now so much optimism and possibility­embracing are often considered naive, and stark bitterness is the go­to mode.
It seems to be terribly uncool to seek new creative invention, and very cool to show how cognizant one is of the shit­storm of horrible things happening to the world. Yet, the artists of the past whom we admire for forging new ground for the future had to contend with totalitarianism, industrialized war, social inequality unthinkable of today, the shackles of religion, even the total breakdown of social order. Through the haze of these difficulties, the visionaries of the past saw a Year Zero, and instead of bemoaning the hovering darkness, they sought to create anew the light of day. All may lie in ruin, but this provides space to build.
We are passively reactive to the ills around us. Imagining implies that we be actively active, that we move towards possibilities, no matter how hopelessly unrealizable they may appear. Because without the outlook of fantastic possibility we drown in gloom and critique­without­end.
In this body of work, a harkening back to early Modernism is evident, but not slavishly copied; the geometries of Rodchenko, Schwitters, Klee, DeLaunay, Russian Futurism. There is a hint of esoteric design, as though the pictures ought to be about more than just the sum of their parts. Theosophy could be at home here.
Thus there is a bridging of the 20th Century, from the visions of pre­war, to the hallucinations of the revolutionary psychedelic era, tapping Romantic fantasies and fevered dreams of a world mind at peace, of the belief in possibility rather than the retreat into cynicism.
It is a call for a conspiracy of happiness, a belief in love, an acceptance of imperfection and the harnessing of ingenuity to lift humankind beyond petty discriminations. It is beyond politics, beyond religion. It is about the life and health of the mind. It is Utopian in nature, but not in conception. It is a very long poem dedicated to describing positivity and optimism.